Mot de Sr Patricia Byrne pour l'inauguration de Vo-Pédakondji

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Inauguration du Cénacle à Vo Pédakonji (VOGAN – TOGO)

8 mars 2014

 

La première chose que je veux dire c’est merci à Dieu pour le don de cette maison.

Ce que nous sommes en train de vivre est un moment historique pour notre Congrégation puisque nous inaugurons aujourd’hui le premier centre spirituel du Cénacle au Togo, en terre Africaine.

Mon cœur est plein de reconnaissance pour Monseigneur Hounnaké qui nous a appelées à venir au Togo, dans son diocèse d’Aného, ainsi que pour Monseigneur Dossavi qui nous a soutenues et encouragées comme le fait aujourd’hui Monseigneur Isaac-Jogues Gaglo. Monseigneur Gaglo merci.

Je vous remercie aussi vous tous, vous toutes, d’être venu vous joindre à nous, aujourd’hui pour rendre grâce.

Il y a un terme en français que l’on utilise pour décrire une maison quand ses fondations sont posées et que l’on commence à monter les murs. On dit qu’elle est « en train de sortir de terre ».  Cette image me touche beaucoup, car elle est très parlante, très riche, liée à la plénitude de la vie qui jaillit.  

Dans le cas particulier de ce centre spirituel de Vo Pédakonji, cela prend une signification très forte en lien avec le mystère de l’Incarnation. Cela dit comment cette maison qui « est sortie de la terre togolaise » est un lieu, où le ciel et la terre se rencontrent. Ici en effet le désir des hommes et des femmes du Togo et le désir de Dieu se rencontrent. Sous l’action de l’Esprit Saint, Dieu s’incarne au milieu de son peuple.

Les sœurs sont arrivées à Vogan, il y a 18 ans. Durant ces nombreuses années, elles ont habité une maison du diocèse, elles ont vécu simplement parmi vous, découvrant progressivement le peuple,  le pays, les coutumes du Togo. Et c’est ainsi que s’est fait entendre de façon de plus en plus pressante l’appel de Dieu à construire un centre spirituel. En répondant oui à cet appel, la Congrégation toute entière a posé un acte de foi comme nos fondateurs Mère Thérèse et le Père Terme l’ont fait, à leur époque, « en faisant sortir de terre » la première maison du Cénacle à La Louvesc, en France. C’est pour cette raison que nous pouvons dire, qu’ici aujourd’hui, comme en 1826 à La Louvesc,  la terre et le ciel se rencontrent. Dieu a voulu ce lieu pour nourrir et ressourcer spirituellement les gens de Vogan, du Togo et peut-être même d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, pour que son peuple puisse LE rencontrer plus profondément

Un grand merci à la famille Edorh qui nous a vendu ces parcelles de terrain. En faisant cela vous avez participé eux aussi à l’accomplissement du désir de Dieu. Que Dieu vous  bénisse. Nous rendrons grâce également pour feu Madame Azidokou, la première notaire qui nous a aidées à acheter cette propriété. Nous la gardons ainsi que sa famille dans notre cœur et notre prière.  

C’est de la glaise de ce sol, que les briques ont été faites pour bâtir les murs et « sortir de terre » cette maison.  De manière eucharistique, on peut dire que ce bâtiment  est « fruit de la terre et du travail des Hommes ».  C’est ainsi que je veux remercier le cabinet d’architecte Patriarche et tout particulièrement Messieurs Jean Loup Patriarche et Didier Rojon ainsi que le cabinet togolais d’architecture Auba : Messieurs Hilaire Locoh-Donou et Jean Philippe Kangni et tous ceux qui ont participé à cette construction. Qu’ils aient fabriqué les briques (410 000 faites à la main !), taillé le bois des portes, utilisé d’autres matériaux de la région, aidé au suivi des travaux comme Monsieur Côme le Duc et Mademoiselle Elise Foubirt qui est en train d’aménager les espaces verts et le jardin potager…. , à tous et a toutes un grand merci pour cette belle maison.  

En fait vous avez « fait sortir de terre » plus qu’une maison car vous avez réalisé un outil pour faire connaître et aimer Jésus Christ à travers retraites, recollections, accompagnement spirituel et catéchèse. Ce que vous avez aidé à « faire sortir de terre », c’est un temple de l’Esprit Saint, une maison de prière pour le peuple du Togo et d’Afrique. J’espère que tous et toutes, vous en êtes fiers. Nous, sœurs du cénacle, sommes fières de vous et pleines de reconnaissance pour ce que vous avez réalisé. Soyez sûrs que nous continuerons à prier pour chacun de vous et pour vos familles. Que Dieu vous bénisse.

Je dois aussi vous dire que je suis particulièrement touchée d’inaugurer ce centre spirituel l’année du cent-cinquantième anniversaire du texte « Se livrer » de Notre Mère Thérèse. A l’exemple de notre fondatrice Sainte Thérèse Couderc, les sœurs qui sont venues de différents pays pour fonder le Cénacle au Togo, ont livré leur vie.

Cette maison a aussi pour fondations la vie donnée, livrée, de Sœur Toussainte Djondo, notre première sœur togolaise. 

Sœur Toussainte en devenant membre de notre Congrégation a quitté plusieurs fois son pays pour participer à la dimension internationale de notre mission. C’est ainsi qu’elle est en France depuis un peu plus de deux ans pour un renouvellement personnel et un complément de formation. C’est pourquoi elle ne peut pas être physiquement avec nous aujourd’hui, ce qui est un gros sacrifice pour elle. Mais je sais qu’elle est avec nous de cœur et par la prière.

Cette maison est construite sur le « oui radical » de nos sœurs, qui ont « osé sortir » de leur pays, de leurs coutumes, de ce qui leur était familier pour participer sans réserve à la mission de Jésus Christ à travers notre charisme.  C’est ce don d’elles-mêmes, leur manière de « se livrer » à la conduite de l’Esprit Saint,  que nous célébrons aussi aujourd’hui  avec joie et gratitude. A chacune merci !

Cette maison est fondée sur la foi de nos sœurs, elle est fondée aussi sur la foi de nos fidèles amis « bâtisseurs » qui, depuis plusieurs années, nous aident à développer  la mission et le charisme du Cénacle ici. Merci.

Je veux remercier celle qui fut à l’origine de notre venue au Togo, Sœur Ghislaine Côté, la Provinciale qui a répondu à l’invitation de Monseigneur Hounnaké. Je veux également remercier l’ancienne Supérieure Générale Sœur Yolande Guiraud, Sœur Agnès Hédon l’ancienne Provinciale de France-Togo aujourd’hui supérieure de la communauté de Vo Pédakonji, Sœur Ann Turner la Provinciale actuelle d’Europe Togo ainsi que toutes les sœurs de la Province d’Europe-Togo  qui ont permis à ce projet de se développer.   

Merci aussi aux sœurs de Madagascar et à leur Provinciale Sœur Suzanne, ici présente aujourd’hui, pour leur collaboration à ce projet.

Merci à Sœur Lydia Vauthier économe Provinciale d’Europe-Togo  qui a bien souvent fait le trajet de Paris à Vogan afin de suivre le projet et soutenir la communauté, et tout particulièrement Sœur Laurence Nannarone chargée de suivre les travaux sur place.

Grand merci à vous toutes chères sœurs, pour la façon dont vous vous êtes données pour réaliser ce projet au service de la gloire de Dieu. J’espère que vous êtes, vous aussi, fières de cette réalisation.

Avec cette belle et grande maison commence une nouvelle étape du Cénacle au Togo ; une étape qui nous invite à écouter encore plus profondément l’Esprit Saint pour entendre comment nous sommes appelées à y incarner notre mission. Nous sommes une petite congrégation et notre petit nombre nous invite à développer la collaboration avec d’autres : amis, bâtisseurs, autres congrégations, église locale, diocèse, etc.,  pour une plus profonde inculturation de notre charisme au service de l’éveil et de l’approfondissement de la foi en terre togolaise et africaine.

A toutes et à tous, je souhaite bonne mission avec l’aide de notre Mère Thérèse, de Notre Dame du Cénacle et de l’Esprit Saint !

Vo Pédakonji, le 8 mars 2014

Patricia Byrne, supérieure générale