Le Cénacle source de vie

Un lieu de prière pour écouter l’Esprit avec Marie

Beaucoup d’artistes au fil des siècles ont compris que « silence et intériorité » sont les portes d’accès permettant d’apprendre à aimer selon le cœur de Jésus-Christ et de se laisser embraser par lui. C’est ainsi qu’une profusion d’œuvres représente le Cénacle comme un lieu de prière où, à l’école de Marie, les disciples apprennent à vivre écoute et attente de l’Esprit.

« Quant à Marie elle conservait avec soin toutes ces choses dans son cœur[1] »
« Sa mère gardait fidèlement toutes ces choses dans son cœur[2] »

..

Enluminure de Pentecôte extraite d’un Livre d’Heures, Bruges, 15e s. (deuxième quart), Bibliothèque municipale de Douai (France), Ms. 179, f. 018v (© Biblissima)
« Marie au Cénacle incarne ce que toute sœur du Cénacle est appelée à être.
Au Cénacle, Marie est toute attente, toute écoute dans la solitude du cœur, elle reçoit l’Esprit Saint et se livre à son action[3]. »

Cette phrase extraite des Constitutions des Sœurs du Cénacle est inspirée par l’attitude de Marie autour de laquelle les disciples de Jésus se sont réunis. Elle concerne la manière d’être des religieuses du Cénacle mais elle peut également s’appliquer à tout chrétien désireux de se livrer à l’action de l’Esprit, de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, et de lui obéir en se laissant embraser par elle. C’est tout au moins, ce que cette enluminure d’un livre d’Heures, comme bien d’autres œuvres, tente de dire en représentant la Pentecôte.

Dans cette peinture, en effet, des hommes et des femmes, dans leur diversité se tiennent en prière autour de la Vierge Marie, mère de Jésus. Debout, assis ou à genoux, cheveux gris, bruns ou blonds, imberbes ou barbus, jeunes ou plus âgés, vêtus de tuniques et de manteaux de couleur rose, verte, rouge, parme ou bleue, les mains jointes, levées ou tenant le livre, tous sauf un, lèvent la tête saisis par ce qu’ils voient et entendent. Tous unanimes dans la prière, attendent la puissance promise par Jésus au moment de son Ascension vers le Père, celle du Saint Esprit qui viendra sur eux et qui fera d’eux les témoins du Christ ressuscité jusqu’aux extrémités de la terre [4]. Tous sont entrés dans cette intériorité qui est attente de l’Esprit, écoute de la Parole de Dieu ainsi qu’écoute de l’action de Dieu dans leur vie et dans le monde.

Comme Marie conservant toutes ces choses dans son cœur, comme les pèlerins d’Emmaüs racontant à Jésus ressuscité les évènements qu’ils venaient de vivre et se laissant enseigner par le biais des Ecritures, les disciples en prière au Cénacle figurent tout chrétien faisant mémoire des évènements de sa vie et se laissant éclairer par la Parole de Dieu et tout particulièrement par les Evangiles, les paroles et les actes de Jésus. Dans leurs diverses attitudes les personnages de cette enluminure, illustrent cette écoute de Dieu selon ce que chacun est, archétypes des diverses vocations composant l’Eglise.

Recevoir l’amour inconditionnel de Dieu

A droite de Marie, assis, en tunique rouge et manteau vert à doublure grise, couronné de cheveux blancs, portant barbe courte et tenant un livre ouvert, se trouve Simon-Pierre, celui à qui Jésus a confié son Eglise, celui à qui il a dit « Pais mes agneaux, sois le berger de mes brebis[5] ».

Ecoute humble de Pierre qui s’éprouve aimé au-delà de l’imaginable par celui qu’il a trahi et renié trois fois mais qui lui confie, malgré tout, ce qu’il a de plus cher.

Ecoute obéissante de Pierre qui prendra soin désormais de ceux et celles que le Père avait confiés au Christ et qui donnera, comme son Maître, sa vie pour ses amis.

.

Accueillir en fils

Derrière Marie, parmi les disciples, un jeune homme blond, imberbe, pourrait bien être Jean, le disciple que Jésus aimait. Il se tient, discrètement debout derrière celle qui, depuis la mort de Jésus, est dorénavant sa mère, et dont il est désormais le fils. « Femme voici ton fils », « Voici ta mère »[6]. Paroles transformantes à laquelle Jean et Marie obéissent, par leur écoute aimante, au point de répondre désormais l’un de l’autre.

Écouter et se laisser enseigner

Face à Marie, tout proche d’elle, presque en vis-à-vis, en tunique verte et manteau parme, un homme d’âge respectable, n’a guère de signes distinctifs. Il se fondrait facilement dans le reste du groupe s’il n’avait cette place privilégiée tout proche de la Mère du Christ. Serait-ce André le frère de Pierre, l’ancien disciple de Jean-Baptiste ? Serait-ce Thomas revenu de son incrédulité ? Serait-ce Barthélemy, Philippe ou un autre ? Qu’importe, c’est l’un des onze, un disciple du Christ, un proche de Marie, un priant transfiguré par ce qu’il contemple, illuminé par ce qu’il entend et reçoit, quelqu’un qui sait se mettre à l’écoute pour se laisser enseigner.

.

.

Méditer la parole de Dieu

Aux pieds de Marie, tournant le dos au spectateur de l’œuvre, un autre disciple est à genoux.

Celui-ci diffère des autres acteurs de la scène par plusieurs détails. Il n’est pas tout à fait du groupe constitué par les autres personnages tout en y étant intégré. Sa posture à genoux, son ample manteau rouge à revers blanc semblable à celui de Jean et qui le couvre tout entier, sa coupe de cheveux très proche d’une tonsure, le livre dans lequel il est profondément plongé, nous aident à penser qu’il s’agit d’un homme de prière, d’un moine reconnu pour sa sainteté puisqu’il est auréolé, d’un contemporain de l’enlumineur, peut-être le commanditaire de ce livre d’heures, historié.

Il est celui qui sert de pont entre la scène vécue au Cénacle de Jérusalem il y a deux mille ans et la vie d’aujourd’hui. Il figure tout croyant se laissant façonner le cœur par l’Evangile.

.

Tous unanimes, persévéraient dans la prière avec Marie, mère de Jésus.[7]

La place centrale que les artistes donnent à Marie dans ce type de scène, dit combien son aide est précieuse pour prier et persévérer dans la prière.

Ici, elle est représentée avec le livre ouvert entre ses mains. Elle n’est pas en train de lire la Parole de Dieu, comme le moine à genoux en prière devant elle, elle lève les yeux vers l’Esprit qui tel une colombe descend en piqué sur le Cénacle et vers le ciel ouvert au-dessus d’elle, vers cette portion de ciel bleu et or qui évoque l’Ascension et le retour du Christ vers son Père céleste.

Ensemencée par l’Esprit,

celle qui a porté le Fils de Dieu,

celle par qui le Verbe s’est fait chair,

celle qui sait garder toutes ces choses dans son cœur,

se tient au centre de la scène,

non pas pour attirer l’attention sur elle

mais pour conduire au Christ et au Père.

La décoration du fond sous forme de rameau végétal semblable à un grand rinceau décoratif tout doré, prend racine en partie dans le livre tenu par la Vierge Marie, en partie dans son sein.

Par ce motif qui monte comme un arbre plein de sève, comme un faisceau jaillissant en gerbe de feu de là où se tient Marie en prière, se dit son rôle de médiatrice. Marie, mère de Dieu, mère des Hommes, Marie est l’Église qui, à l’écoute de l’Esprit, oriente ses enfants vers le Fils afin qu’il les conduise au Père.

Ce mouvement rappelle fortement la place que saint Ignace donne à Marie dans les Exercices Spirituels. Marie occupe, en effet, une place particulière à certains moments d’une retraite selon les Exercices, et en particulier dans deux prières concluant l’oraison, prières que l’on appelle colloques. Dans ces colloques, « Notre-Dame » est sollicitée par le retraitant afin qu’elle lui obtienne diverses grâces de son Fils[8]. Tantôt ce sera pour que le retraitant ait la connaissance intérieure de ses péchés, afin qu’il puisse les écarter et mieux ordonner sa vie, tantôt ce sera pour que le retraitant soit reçu « sous l’étendard du Christ ». Dans les Exercices, chacun de ces deux colloques, adressé à Notre-Dame, est ensuite adressé au Fils pour qu’il obtienne cette même grâce du Père puis est adressé au Père pour que le Seigneur éternel lui-même l’accorde.

Dans une telle prière, la démarche peut être considérée comme trinitaire dans la mesure où elle donne à Notre-Dame un rôle équivalent à celui de l’Esprit. « Que Notre-Dame, figure de l’Eglise, soit mise en place de l’Esprit Saint est conforme à la tradition théologique et liturgique. Elle est remplie de l’Esprit Saint[9] ». De plus, comme le fait remarquer le Père Adrien Demoustier, Ignace parle de Notre-Dame et non pas de la Vierge Marie, lui donnant ainsi le titre que la société de son époque accordait à l’épouse du seigneur, femme adulte, distinguée de son rôle de fille ou de mère et même d’épouse dans la mesure où la Dame peut jouer le même rôle social que le seigneur. « C’est à cette femme de plein droit humaine que s’adresse une prière qui la reconnaît aussi mais, comme secondairement si l’on peut dire, comme mère puisqu’elle s’adressera à son fils, son Fils qui est le Fils du Père selon la seconde demande. Cet enchaînement fait passer insensiblement de la filiation humaine à la filiation divine, En humanité, dont Notre-Dame est la figure, on peut s’adresser au Fils en qui retentit la voix du Père, et qui prononce son nom. L’exercitant demande, en quelque sorte à Notre-Dame de faire pour lui le colloque et de lui apprendre à parler en vérité ».

 

Se mettre à l’écoute pour faire la volonté du Père

Le rouge feu du fond et la gerbe dorée, jaillissant du livre tenue par Marie et de son sein, la mettent en concordance avec le rôle que saint Ignace lui donne dans les Exercices.

Marie au Cénacle, en retraite au Cénacle pourrait-on dire, a ce rôle particulier de guide spirituel. Elle est celle qui prie pour les disciples réunis autour d’elle dans l’attente du don de l’Esprit afin d’obtenir pour eux de son Fils quelque grâce et tout particulièrement la grâce d’être reçus « sous son étendard », comme serviteurs et amis. Marie au Cénacle, au milieu des disciples en prière, Notre-Dame, la mère du Christ et la mère de l’Eglise, est celle qui conduit les disciples à recevoir l’Esprit du Christ pour se livrer à son action qui n’est autre que de les conduire au Père. Toute attente et toute écoute dans la solitude du cœur, elle est figure de l’Eglise obéissant à l’Esprit de Jésus Christ. En effet, comme l’enseignent le latin, où écouter, obaudire, oboedire, obéir, résonnent ensemble pour prêter l’oreille, le grec où le verbe obéir, hupakouô est composé de akouô, écouter et l’hébreu שמע (ema) qui veut dire entendre, obéir, écouter et même apprendre, comprendre et exaucer, la vraie obéissance s’enracine dans une écoute qui est démarche spirituelle faisant écho au commandement d’amour qui donne en héritage la vie éternelle :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même[10] ».

Ecoute qui est quête de Dieu, quête de vie et quête de l’amour appelé agapé. Car aimer est écouter, aimer est obéir, comme écouter est aimer comme obéir est aimer.

L’Esprit qui se donne à la Pentecôte ouvre à cette écoute qui est intériorité et espace spirituel. Figuré dans cette enluminure par la gerbe dorée jaillissant sur le fond rouge qui étend ses rameaux entre les disciples en prière avec Marie, l’espace vital qui s’ouvre ainsi en eux, est celui qui, tel un débordement, les tournera ultérieurement les uns vers les autres ainsi que vers le dehors leur donnant de parler à des étrangers dans leur propre langue maternelle..

Mais pour l’heure il est le temps de la persévérance dans la prière,il est le temps où dans le silence, les disciples se livrent tout entier à l’action de l’Esprit…

..

Sr Ghislaine Pauquet rc

 

  • Lc 2, 19

  • Lc 2, 51

  • Constitutions de la Congrégation Notre-Dame de la retraite au Cénacle, n°37

  • Act. 1, 8

  • Jn 21, 15-17

  • Jn 19, 26-27

  • Ac 1,14

  • Exercices Spirituels de Saint Ignace n° 63 et n°147

  • Adrien Demoustier, Lecture du texte des Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola, La proposition des Exercices, Médiasèvres, 1999, cahier 1, 112-113

  • Luc 10, 2è en citation de DT 6, 5 et Lv 19, 18

« Le Seigneur a fait pour moi des merveilles »

Sr Rufine

L’expérience internationale a ouvert mon cœur et mon esprit à vivre la diversité et l’interculturalité. Cette expérience est un cadeau de Dieu pour moi afin que je puisse goûter profondément la richesse culturelle. Je suis restée 11 jours à Rome, le temps s’est passé très vite. J’ai vécu cette expérience avec liberté et j’ai découvert que Rome est riche de l’histoire chrétienne comme celle de Pierre et Paul, des martyrs, de Saint Ignace, ainsi que des différents monuments romains.

Quand je suis entrée au Vatican, dans la basilique Saint-Pierre, j’ai vu de nombreux autels et chaque autel avait une messe ; cela me rappelle le « se livrer » de sainte Thérèse Couderc : elle a entendu le son de la cloche et a vu plusieurs autels où le sang de l’agneau coulait sur chaque autel. J’ai aussi participé à la messe dans la chapelle où on voit clairement le trône de Saint-Pierre. J’ai vécu cela avec une grande joie intérieure et une foi profonde. Tout cela me pousse à rendre grâce à Dieu.

Aux Trois Fontaines où Saint Paul a été martyrisé, la tête de Saint Paul a rebondi trois fois sur le sol. Ce Saint a beaucoup souffert mais n’a pas eu peur, il était prêt à mourir dans la foi. Je suis très touchée par cette attitude de Saint Paul et cela m’a fait penser qu’il y a de la souffrance à endurer dans la vie et après la souffrance, c’est la vraie vie. Le martyr Saint Paul m’a aidé à m’attacher au Christ et a renforcé ma foi.

En ce qui concerne saint Ignace de Loyola, j’ai visité sa chambre, l’endroit où il a écrit les Exercices Spirituels. Ce qui m’a beaucoup touché, c’est que sa chambre est très étroite, simple, ce qui signifie qu’en le voyant, je me suis dit que c’est un signe de sa sincérité de vie et de son détachement total des richesses terrestres. Pour toutes ces découvertes, je ne cesse pas de rendre grâce à Dieu qui m’a montré ses merveilles.

À Versailles, j’ai vécu avec la communauté durant 1 mois. Cela est un don de Dieu. Ce qui m’a touché c’est qu’il y a beaucoup de types d’animation spirituelle dans ce Centre. Je suis très heureuse parce que la communauté m’a permis d’assister à quelques animations comme celle de « goûter et partager la parole de Dieu », « Matinée Spirituelle », « Week-end spirituel » et « lectio Divina ». Dans tout cela, j’ai ouvert mon cœur, mon âme et mon esprit pour accueillir des fruits.

L’organisation communautaire qui donne place à la prière ensemble a ancré mon cœur dans le Christ ; le partage profond avec foi et confiance de chacune pendant la prière partagée tout le dimanche m’a permis de vivre l’expérience de la communauté des disciples avec Jésus. J’ai participé aussi à la vie courante. J’ai reçu beaucoup de choses qui m’aident à vivre ma vocation dans la vie à Versailles.

À Lyon, lieu historique de notre Congrégation, j’ai reçu beaucoup de grâce. Ce qui m’a touchée c’est la chambre de Sainte Thérèse Couderc qui m’a fait comprendre son humilité, son silence, son « se livrer », sa simplicité. Dans sa chambre j’ai vu les objets qu’elle a utilisé : aiguille, ciseau, linge, bout de papier avec des paroles de Dieu … je suis convaincue que c’est dans la vie quotidienne qu’on trouve la vraie vie, le vrai bonheur qui donnent la vie éternelle.

A Lalouvesc, quand je suis entrée à la basilique Saint Régis, je sens que le corps de Mère Thérèse accueille toutes les personnes qui viennent dans cette basilique. Je suis touchée quand j’ai vu la Bonté sur le visage de sainte Thérèse Couderc, son amour infini, sa simplicité, son cœur grand comme le monde…

J’ai confirmé mon offrande avec Mère Thérèse à Notre Dame D’Ay.

C’est un cadeau aussi que j’ai pu visiter la maison natale de Mère Thérèse au Mas. J’ai pu y rester quelques jours. C’est un miracle pour moi que cette maison est encore là. J’ai pu imaginer les qualités de la famille de Mère Thérèse : sociable, chrétienne et solidaire.

Je te rends grâce mon Dieu de m’avoir appelée et choisie. Je suis également reconnaissante à toute la Congrégation qui m’a permis de vivre cette expérience,

J’ai reçu beaucoup de merveilles qui marquent ma vie.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Mon expérience interculturelle

Sr Lucie

La première chose qui m’a frappé c’est l’accueil chaleureux des sœurs, avec tous les gestes d’amour exprimé partout même dans la chambre. Cela m’a donné beaucoup de joies.

Cette expérience m’a fait sentir que je suis précieuse aux yeux de Dieu et que je dois toujours être heureuse de la grâce qu’il me donne chaque jour.

A Rome, ma visite des tombeaux des martyrs m’a touché. J’étais spécialement frappée par l’histoire de Pierre.  J’ai senti que Pierre était une personne simple qui n’avait pas beaucoup de connaissances intellectuelles, mais il est devenu Saint. Je suis convaincue que je ne dois pas attendre pour devenir un grand expert pour pouvoir faire ma mission. C’est ma capacité d’utiliser ce que Dieu me donne qui est la plus importante.

En France, les moments les plus forts pour moi ce sont nos jours à Lalouvesc, là où j’ai vu directement la corp de Mère Thérèse dans la basilique de Saint Jean François Régis. J’étais également très heureuse de découvrir l’ancienne place de la châsse dans notre maison source. Les nombreux souvenirs laissés par Mère Thérèse et Père Terme, François Régis sont précieux pour moi. Les objets spirituels m’ont fait comprendre leur manière d’aider les autres et leur bon esprit en aimant tout le monde.

J’étais touchée par le lien entre St François Régis et Mère Thérèse. J’ai trouvé de bons souvenir de Mère Thérèse dans le Musé de Saint François Régis.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Un mois avec la communauté de Toulouse

Marie Claudine

J’ai..

À chaque prière communautaire, celles qui ne peuvent pas être présentes à cause de leur engagement apostolique ou autres raisons ne sont pas oubliées. J’ai senti une vraie communion de cœur dans notre prière. J’ai également goûté les temps de prière avec les jeunes « Céna club », ainsi que la prière partagée chaque mercredi.

Ilna

J’ai découvert le Cénacle en janvier 2023 sur invitation de Noémie.

En effet, ce fut une période où j’étais très dépressive et je n’avais goût ni à la fête ni à rien. Ainsi, sur insistance de mon cher époux on s’y était rendu.  Dieu est simplement merveilleux.  Il m’a redonné la force, l’espoir et le goût à la vie fraternelle suite à l’accompagnement de la sœur Lydia.

 

A l’occasion, mon époux et moi avions découvert la fraternité et nous l’avons intégrée avec joie. Cette joie ne cesse de grandir avec les rencontres et surtout avec l’engagement.

Merci à Dieu tout puissant.

Qu’il comble la vie des sœurs du Cénacle.

Michèle

J’ai rencontré les sœurs Laurence et Simone à Zinvié (Bénin) chez les sœurs Clarisse, auprès de qui j’étais venue faire une retraite de 3 jours en février 2019.

Le dimanche au cours de la messe, le prêtre les avait publiquement remerciées pour le travail d’accompagnement qu’elles ont accompli auprès des novices de la communauté. À la sortie, je me dépêche de les rattraper pour en savoir plus sur l’accompagnement et j’ai ainsi reçu les prospectus du Cénacle de Vogan.

Quelques mois plus tard j’ai programmé ma 1ere retraite au Cénacle et j’ai aimé l’accompagnement. Chaque année, je viens au Cénacle pour diverses retraites et j’en sors toujours plus vivifiée à vivre la spiritualité ignatienne.

J’ai découvert le programme de formation FAS (Formation à l’accompagnement spirituel) et m’y suis inscrite, tout en suivant le programme d’Initiation Théologique et Pastorale de Cotonou. J’y ai rencontré Narcisse qui y était déjà un an plus tôt. Lors d’une retraite de 8 jours à Vogan, je croise encore Narcisse et l’idée de faire quelque chose à Cotonou commence à faire son chemin en moi. J’ai appelé Narcisse et lui fit part de mon idée. Il m’informe alors que l’idée est déjà en cours de réalisation avec des amis qui avaient déjà fait le cheminement et qui souhaitent une continuité des fruits de ce cheminement. C’est ainsi que commence une série de rencontres, souvent à Vogan ou à l’EITP et après auprès des membres de la Fraternité naissante. J’ai été émerveillée de découvrir des personnes qui partageaient les mêmes valeurs de partage et j’ai décidé de m’engager encore plus pour vivre les valeurs du Cénacle. Cet engagement a été concrétisé à la Pentecôte 2024. Merci Seigneur pour tes merveilles.

Acte d'offrande

Seigneur Jésus, je m’unis à votre sacrifice, perpétuel, incessant, universel. Je m’offre à vous pour tous les jours de ma vie et pour chaque instant du jour, selon votre très sainte et très adorable volonté.

Vous avez été la victime de mon salut, je veux être la victime de votre amour.

Agréez mon désir, acceptez mon offrande, exaucez ma prière : que je vive d’amour, que je meure d’amour et que le dernier soupir de mon cœur soit un acte du plus parfait amour.

Ainsi soit-il

Bonté

J’ai eu il y a quelques jours une vue qui m’a bien consolée.

C’était pendant mon action de grâce que je fis quelques réflexions sur la bonté de Dieu, et comment ne pas y penser dans ces moments-là, à cette bonté infinie, bonté incréée, source de toutes les bontés ! et sans laquelle il n’y aurait aucune bonté ni dans les hommes, ni dans les autres créatures… J’étais extrêmement touchée de ces réflexions, lorsque je vis écrit comme en lettres d’or ce mot Bonté que je répétais depuis longtemps avec une indicible douceur. Je le vis, dis-je, écrit sur toutes les créatures animées et inanimées, raisonnables ou non, toutes portaient ce nom de bonté, je le voyais même sur la chaise qui me servait de prie-Dieu. Je compris alors que tout ce que ces créatures ont de bon et tous les services et les secours que nous recevons de chacune d’elles est un bienfait que nous devons à la bonté de notre Dieu, qui leur a communiqué quelque chose de sa bonté infinie, afin que nous la rencontrions en tout et partout.

Mais tout ce que je vous dis là n’est rien ; si je pouvais vous dire quelque chose de ce que j’ai éprouvé dans ce moment-là, à la bonne heure, mais impossible de le rendre, ce qui est Divin ne se rend pas. Seulement, je ne m’étonne plus que les saints fussent ravis à la vue de cette bonté que tant d’âmes connaissent si peu ; cette impression m’a duré plusieurs jours pendant lesquels je ne pouvais prendre de goût à rien qu’à ce que j’avais vu et éprouvé.

 

Lettre de Mère Thérèse Couderc à Mère de Larochenégly, Supérieure générale, 10 août 1866 (extrait)

Se livrer

Dimanche 26 juin [1864]
« Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m’avait fait connaître combien il était utile pour l’avancement d’une âme qui désire sa perfection de se livrer sans réserve à la conduite de l’Esprit Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m’en donner encore une vue toute particulière. Je me disposais à commencer ma méditation lorsque j’ai entendu le son de différentes cloches qui appelaient les fidèles à l’assistance aux divins Mystères. Dans ce moment, j’ai désiré m’unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon intention afin d’y participer. Alors, j’ai vu d’une vue générale, tout l’univers catholique et une multitude d’autels où s’immolait en même temps l’adorable Victime. Le sang de l’Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m’apparaissaient environnés d’une fumée fort légère qui s’élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d’un sentiment d’amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j’étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n’en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. Voici la réponse que j’ai cru entendre : Le sacrifice est sans doute suffisant par lui-même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d’un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu.

Mais qu’est-ce que “se livrer” ? Je comprends toute l’étendue du sens de ce mot : se livrer, mais je ne puis l’expliquer.
Je sais seulement qu’il est très étendu, qu’il embrasse le présent et l’avenir.

Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu.
Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu.
Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin.

Il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout.
Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire. Qu’on se détrompe, il n’y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : “Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande.” Et tout est dit. Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d’âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avancement dans la vertu. Se rappeler que l’on s’est livré.

Je prie Notre-Seigneur de donner l’intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si facile. Oh ! si l’on pouvait comprendre à l’avance quelles sont les douceurs et la paix que l’on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme il se communique à l’âme qui le cherche sincèrement et qui a su se livrer. Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela.

L’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre, puisqu’elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus. »