Vivre et aimer au souffle de l’Esprit

Autel du Rhin moyen, vers 1410. Panneau de la Pentecôte. Musée Catharijneconvent. Utrecht. Pays-Bas.

Le propre de l’Esprit est de souffler comme le vent sans que l’on sache d’où il vient, ni où il va. Vivre et aimer au souffle de l’Esprit s’apparente à cette liberté de mouvement qui dépasse les frontières et fait tomber les barrières. Or il est un grand nombre d’œuvres représentant les disciples et Marie au Cénacle, entourés de murs. Certains d’entre eux sont très discrets sous forme de murets, d’autres sont ajourés de murs et de fenêtres, tandis que d’autres encore s’élèvent en citadelles bien closes et fermées.

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Les disciples de Jésus ont verrouillé les portes

« car ils avaient peur des Juifs…[1] ».

Musée d’art d’Utrecht, « La descente de l’Esprit », vers 1410, centre d’autel

Par peur les voilà enfermés, repliés sur eux-mêmes.

Pour eux qui espéraient tant, tout vient de s’écrouler.

Ce Jésus en qui ils ont cru comme étant le Messie,

vient d’être torturé, flagellé, mis en croix et tué.

Les disciples sont là avec Marie, traqués par la peur, par leurs peurs. Mais ils sont en prière. Tout n’est donc pas perdu…. Ils se sont rassemblés dans un lieu retiré au cœur de cette ville nommée Jérusalem où Jésus vient d’être crucifié. Certes la ville est fortifiée, mais créneaux, meneaux et autres éléments de forteresse de certaines enluminures ne sont pas, cependant, détails archéologiques mais message spirituel qu’il faut décrypter en regardant de près.

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Au Cénacle, « les portes étant closes par peur des juifs », Jésus vint, se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! » Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors, de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie. » Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus[2] ».

Dans l’évangile de Jean ce passage se situe quelques versets avant l’apparition à Thomas. Le Christ ressuscité se rend présent, visible, audible, perceptible par les sens et donne à ses disciples réunis le souffle de son Esprit et la Paix. Cette apparition du Christ à ses disciples est vécue au Cénacle de Jérusalem avant l’Ascension mais il n’est dit ni dans les Evangiles, ni dans les Actes des Apôtres que les portes du Cénacle sont closes par peur des juifs au moment même de la Pentecôte. Cependant, certains artistes, comme c’est le cas avec ce centre d’autel d’Utrecht, associant tous les évènements qui se déploient entre Pâques et Pentecôte, synthétisent la scène en représentant les apôtres avec Marie, réunis au Cénacle toutes portes closes, recevant l’Esprit Saint, alors que le Christ retourné à la droite du Père est définitivement absent.

 

Utrecht, centre d’autel vers 1450

Les remparts en pierres roses de la peinture d’Utrecht, sa porte de bois monumentale solidifiée d’amples ferronneries ouvragées, ses meurtrières, ses créneaux et ses tourelles de guet, évoquent un château fortifié.

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..Les disciples se sont enfermés par peur, ils se sont barricadés, murés car :

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« Cette petite poignée de gens
ne sont plus que des rescapés.
Ce sont les derniers témoins d’une aventure qui est terminée et qui s’est mal finie.
Il ne leur reste plus pour survivre que ces quelques mètres carrés coincés entre quatre murs :
c’est leur seul héritage.
Ils n’ont que des regrets à respirer
et des souvenirs pour se nourrir.
Leur cachette est une prison,
leur maison est un tombeau[3] ».

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La symbolique spirituelle est forte.

Elle parle des disciples qui se sont enfermés par peur des juifs mais par extrapolation elle parle aussi de ceux et celles qui sont murés dans leur peur de l’autre, qui sursautent au moindre bruit et qui sont pris au piège de leurs angoisses ; naufragés qui ont peur de mourir, morts vivants qui posent sur la vie des regards désabusés, plaignants qui gémissent sans l’espérance d’un horizon meilleur. Elle parle aussi de ceux et celles qui se réfugient dans un cocon protecteur, qui se complaisent dans la fusion avec leurs semblables, dans la contemplation de miroirs renvoyant leur image en clonage rassurant, qui n’osent pas parier sur l’avenir, ni se risquer à aller de l’avant, à affronter l’inconnu, à vivre et à aimer. Elle dénonce l’Eglise dans ses moments de replis frileux, dans ses rejets et ses peurs du monde, du différent, de l’inconnu.

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« Ouvrir la porte, ce sera précisément donner un visage. C’est un pari.
Une rencontre sera toujours un risque. L’Esprit est ce risque.
Ceux dont la porte est verrouillée sont ceux qui ont supprimé ce risque.
Ils sont tellement bouclés sur eux-mêmes qu’ils sont à eux tout seuls un univers.
Ils n’ont plus de problèmes de frontières parce qu’ils n’ont plus ni portes, ni fenêtres, seulement des miroirs où ils ne se lassent jamais de se prendre pour le monde entier[4]. »

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Certes, dans cette œuvre représentant le Cénacle, les disciples se sont bien enfermés derrière des murailles, par peur des juifs, par peur de l’autre devenu dangereux, par peurs d’amis devenus ennemis… mais quelques détails montrent qu’ils ne sont pas bouclés sur eux-mêmes au point de fuir tout contact avec l’extérieur.

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Il est à remarquer, en effet dans l’œuvre d’Utrecht deux détails étonnants.

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D’une part, la serrure de cette porte n’a pas de métal pour la constituer. C’est comme si elle avait été démontée et qu’il n’en reste qu’une trace. N’y aurait-il donc plus besoin de clé pour entrer désormais dans cette forteresse ? Les portes fermées par la peur, se seraient-elles déverrouillées ? La serrure et les remparts fortifiés ne seraient-il plus que des vestiges, les stigmates d’une attitude devenue caduque mais dont la trace demeurerait ?

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D’autre part, un heurtoir bien visible, permet de frapper pour annoncer sa visite ou quémander l’hospitalité. Ceux qui, au premier coup d’œil, se sont barricadés dans une forteresse, par ces deux détails, se révèlent accessibles.

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Deux autres aspects tendraient à faire penser que la peur, en effet, s’est effacée sous l’effet de la grâce, au souffle de l’Esprit qui met les cœurs au large.

Le premier se situe dans la structure même de l’œuvre d’Utrecht :

 

Utrecht, centre d’autel vers 1450

Alors que les disciples sont disposés en cercle à l’intérieur des murs fortifiés de la chambre haute, cercle en forme de spirale sous la contrainte de la perspective, Marie se trouve au centre de la composition. Debout, verticale, hiératique, les mains jointes elle forme trait d’union entre la clé de voûte d’où jaillit l’Esprit Saint sous forme de colombe et la porte monumentale surmontée de créneaux, au heurtoir en anneau et à la serrure fantôme.

Quand Jésus apparaît aux disciples pour leur donner l’Esprit, les portes sont bien closes. Ici Jésus n’est plus présent, seul son Esprit se donne. En forme de colombe dorée l’Esprit surgit d’en haut, au-dessus de Marie, sous une clé de voûte aux couleurs des ténèbres, lumière jaillie de l’obscur, espoir émergeant de la tristesse, brèche dans l’impasse. La clé de voûte assurant stabilité et solidité des voussures, devient clé symbolique ouvrant un passage entre ciel et terre pour que l’Esprit Saint descende en la Vierge Marie, ensemence l’Eglise et brise la serrure qui la rend inféconde.

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La symbolique pourrait être osée si l’image ne transcendait le message en ne se dévoilant que fort discrètement par l’empreinte d’une serrure mise en relation avec Marie, la colombe de l’Esprit et la clé de voûte, placées dans une même verticalité. D’autant plus que Marie, n’est plus ici, l’image de la femme qui engendra Jésus, mais celle de l’Eglise en train de naître au souffle de l’Esprit. Icône de l’Eglise naissante, la voici fécondée de manière nouvelle. Libérée des verrous de la peur provoquée par la mort de Jésus, sa porte va devenir passage, porte sainte offrant refuge et hospitalité à ceux qui cherchent Dieu, porte ouvrant tout grand ses vantaux aux disciples partant annoncer au monde entier que le Christ est ressuscité.

Ici cependant, la porte n’est pas encore ouverte, seule la serrure est débloquée.

Les signes aperçus ne sont que des prémices…

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Le deuxième aspect qui tend à faire penser que la peur et le repli sur soi ne dominent plus les apôtres en prière, est le pan du manteau rouge de l’un d’eux, à droite de l’enluminure. Le pan de ce manteau déborde de la salle close pour pendre à l’extérieur du rempart. Ce détail pourrait paraître négligeable ou secondaire, s’il n’était aussi ostensiblement délibéré. Certes le disciple qui le porte, est représenté tournant le dos au spectateur de l’œuvre tout autant qu’à celui qui voudrait se risquer à user du heurtoir. Sa posture lui fait tourner le dos à tout ce qui est extérieur au réconfort régnant dans la Chambre Haute en prière. Sa posture donne à croire qu’il refuse ou rejette ce monde dangereux qui a mis à mort le Messie. Mais le pan de son manteau dit, quant à lui, qu’un souffle le traverse et l’entraîne là où il ne veut pas, ou ne peut pas, encore aller. Son manteau rouge pend sur le rempart comme une bannière. Comme un drapeau il fait signe à l’extérieur et ouvre celui qui le porte aux grands espaces de l’Esprit sans qu’il en ait vraiment conscience. Il tourne encore le dos au monde mais une part de lui s’ouvre au large.

La prière a ouvert une brèche.

 

Sr Ghislaine Pauquet r.c.

 

Une brèche pour l’Esprit

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Les disciples de Jésus se sont terrés comme des rats. Pas question de passer par les portes : elles sont « verrouillées » par la peur.

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Dans une atmosphère qui sue l’angoisse « car ils avaient peur des Juifs… », ces gens sursautant au moindre bruit, ces naufragés sur leur radeau, ces évadés pris au piège, ces condamnés à mort en sursis, ces regards de chiens battus, ces chrétiens inquiets, ces croyants sous la crainte, cette religion de la peur, chuchotent dans l’ombre.

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Cette petite poignée de gens ne sont plus que des rescapés. Ce sont les derniers témoins d’une aventure qui est terminée et qui s’est mal finie. il ne leur reste plus pour survivre que ces quelques mètres carrés coincés entre quatre murs : c’est leur seul héritage. ils n’ont que des regrets à respirer et des souvenirs pour se nourrir. Leur cachette est une prison, leur maison est un tombeau.

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Celui sur qui ils avaient tout parié s’est fait prendre. trahir et torturer. Tout est raté, ce n’est même pas glorieux, tout juste lamentable. Jésus est mort.

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Or, « Jésus vient et il était là au milieu d’eux… »

Il n’y a pas de transition, pas de parenthèse. Dieu est urgent. La vie n’attend pas.

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La résurrection est toujours une naissance, un arrachement, une déchirure.

La résurrection ne prévient pas, elle ne règle pas par mensualités, elle ne fait pas de plan d’épargne, elle n’a pas de check-list. On ne planifie pas l’action de l’Esprit, elle est soudaine. Il leur dit : « Recevez le Saint- Esprit… »

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Du coup, le monde cesse de se regarder dans la glace en se prenant pour son image. Le monde ouvre les fenêtres et tire les rideaux. Il y a une brèche et, par cette brèche, le monde recommence.

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Les derniers rescapés de l’aventure morte deviennent les premiers témoins de la naissance. Les derniers sont les premiers. Ce n’est plus la fin d’un monde, mais le début d’un autre. C’est quand il est achevé que l’Évangile commence. Les disciples ne sont plus des fuyards, mais des envoyés : « Moi aussi, je vous envoie… »

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La porte verrouillée devient un chemin, la prison devient route de liberté, les traqués de la peur « sont remplis de joie… » Et pourtant ce sont bien les mêmes gens, les mêmes pauvres, les mêmes pauvres hommes et les mêmes pauvres femmes. Les mêmes et pourtant tellement différents. Ce sont les mêmes, mais ils sont devenus tellement autres.

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C’est une Pentecôte.

« Recevez l’Esprit Saint… »

C’est la Pentecôte.

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Ouvrir une porte, c’est oser affronter une distance, une nouveauté, un nouvel espace, un courant d’air, un inconnu qui n’a pas encore de visage. Je sais seulement qu’il frappe à la porte et qu’il attend.

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Ouvrir la porte, ce sera précisément lui donner un visage. C’est un pari.

Une rencontre sera toujours un risque. L’Esprit est ce risque.

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Ceux dont la porte est verrouillée sont ceux qui ont supprimé ce risque.

Ils sont tellement bouclés sur eux-mêmes qu’ils sont à eux tout seuls un univers.

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Ils n’ont plus de problèmes de frontières parce qu’ils n’ont plus ni portes, ni fenêtres, seulement des miroirs où ils ne se lassent jamais de se prendre pour le monde entier.

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Contrairement à ce qu’on cherche à lui faire dire, l’Esprit Saint ne supprime pas les frontières: il les ouvre et il en crée de nouvelles. Il y a encore trop de gens qui rêvent de standardiser l’unité du monde à partir d’une production à la chaîne, où tout le monde sortirait du même moule, sur le même modèle.

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C’est sûr qu’avec de bons sentiments et un peu d’ambiance on peut se sentir « proches » ou « unis », mais on ne fait jamais que tricher avec les distances.

Déjà ceux de Babel voulaient supprimer les distances. Babel, c’est le contraire de la Pentecôte.

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Ceux qui parlent si bien de « totaliser » le monde sont généralement des « totalitaires ».

L’Esprit n’est pas celui d ‘un système. L’action de l’Esprit, c’est le différent.

Si je veux rencontrer l’autre, c’est dans la mesure où il n’est pas moi !

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Jean Debruynne

Ouvrez, coll. Mille textes,

Paris P.U.F. 2000, pp. 186-189

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  1. Jn 20, 19

  2. Jn 20, 19-23

  3. Jean Debruynne, Ouvrez, coll. Mille textes, Paris P.U.F. 2000, pp. 186-189

  4. ib.

« Le Seigneur a fait pour moi des merveilles »

Sr Rufine

L’expérience internationale a ouvert mon cœur et mon esprit à vivre la diversité et l’interculturalité. Cette expérience est un cadeau de Dieu pour moi afin que je puisse goûter profondément la richesse culturelle. Je suis restée 11 jours à Rome, le temps s’est passé très vite. J’ai vécu cette expérience avec liberté et j’ai découvert que Rome est riche de l’histoire chrétienne comme celle de Pierre et Paul, des martyrs, de Saint Ignace, ainsi que des différents monuments romains.

Quand je suis entrée au Vatican, dans la basilique Saint-Pierre, j’ai vu de nombreux autels et chaque autel avait une messe ; cela me rappelle le « se livrer » de sainte Thérèse Couderc : elle a entendu le son de la cloche et a vu plusieurs autels où le sang de l’agneau coulait sur chaque autel. J’ai aussi participé à la messe dans la chapelle où on voit clairement le trône de Saint-Pierre. J’ai vécu cela avec une grande joie intérieure et une foi profonde. Tout cela me pousse à rendre grâce à Dieu.

Aux Trois Fontaines où Saint Paul a été martyrisé, la tête de Saint Paul a rebondi trois fois sur le sol. Ce Saint a beaucoup souffert mais n’a pas eu peur, il était prêt à mourir dans la foi. Je suis très touchée par cette attitude de Saint Paul et cela m’a fait penser qu’il y a de la souffrance à endurer dans la vie et après la souffrance, c’est la vraie vie. Le martyr Saint Paul m’a aidé à m’attacher au Christ et a renforcé ma foi.

En ce qui concerne saint Ignace de Loyola, j’ai visité sa chambre, l’endroit où il a écrit les Exercices Spirituels. Ce qui m’a beaucoup touché, c’est que sa chambre est très étroite, simple, ce qui signifie qu’en le voyant, je me suis dit que c’est un signe de sa sincérité de vie et de son détachement total des richesses terrestres. Pour toutes ces découvertes, je ne cesse pas de rendre grâce à Dieu qui m’a montré ses merveilles.

À Versailles, j’ai vécu avec la communauté durant 1 mois. Cela est un don de Dieu. Ce qui m’a touché c’est qu’il y a beaucoup de types d’animation spirituelle dans ce Centre. Je suis très heureuse parce que la communauté m’a permis d’assister à quelques animations comme celle de « goûter et partager la parole de Dieu », « Matinée Spirituelle », « Week-end spirituel » et « lectio Divina ». Dans tout cela, j’ai ouvert mon cœur, mon âme et mon esprit pour accueillir des fruits.

L’organisation communautaire qui donne place à la prière ensemble a ancré mon cœur dans le Christ ; le partage profond avec foi et confiance de chacune pendant la prière partagée tout le dimanche m’a permis de vivre l’expérience de la communauté des disciples avec Jésus. J’ai participé aussi à la vie courante. J’ai reçu beaucoup de choses qui m’aident à vivre ma vocation dans la vie à Versailles.

À Lyon, lieu historique de notre Congrégation, j’ai reçu beaucoup de grâce. Ce qui m’a touchée c’est la chambre de Sainte Thérèse Couderc qui m’a fait comprendre son humilité, son silence, son « se livrer », sa simplicité. Dans sa chambre j’ai vu les objets qu’elle a utilisé : aiguille, ciseau, linge, bout de papier avec des paroles de Dieu … je suis convaincue que c’est dans la vie quotidienne qu’on trouve la vraie vie, le vrai bonheur qui donnent la vie éternelle.

A Lalouvesc, quand je suis entrée à la basilique Saint Régis, je sens que le corps de Mère Thérèse accueille toutes les personnes qui viennent dans cette basilique. Je suis touchée quand j’ai vu la Bonté sur le visage de sainte Thérèse Couderc, son amour infini, sa simplicité, son cœur grand comme le monde…

J’ai confirmé mon offrande avec Mère Thérèse à Notre Dame D’Ay.

C’est un cadeau aussi que j’ai pu visiter la maison natale de Mère Thérèse au Mas. J’ai pu y rester quelques jours. C’est un miracle pour moi que cette maison est encore là. J’ai pu imaginer les qualités de la famille de Mère Thérèse : sociable, chrétienne et solidaire.

Je te rends grâce mon Dieu de m’avoir appelée et choisie. Je suis également reconnaissante à toute la Congrégation qui m’a permis de vivre cette expérience,

J’ai reçu beaucoup de merveilles qui marquent ma vie.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Mon expérience interculturelle

Sr Lucie

La première chose qui m’a frappé c’est l’accueil chaleureux des sœurs, avec tous les gestes d’amour exprimé partout même dans la chambre. Cela m’a donné beaucoup de joies.

Cette expérience m’a fait sentir que je suis précieuse aux yeux de Dieu et que je dois toujours être heureuse de la grâce qu’il me donne chaque jour.

A Rome, ma visite des tombeaux des martyrs m’a touché. J’étais spécialement frappée par l’histoire de Pierre.  J’ai senti que Pierre était une personne simple qui n’avait pas beaucoup de connaissances intellectuelles, mais il est devenu Saint. Je suis convaincue que je ne dois pas attendre pour devenir un grand expert pour pouvoir faire ma mission. C’est ma capacité d’utiliser ce que Dieu me donne qui est la plus importante.

En France, les moments les plus forts pour moi ce sont nos jours à Lalouvesc, là où j’ai vu directement la corp de Mère Thérèse dans la basilique de Saint Jean François Régis. J’étais également très heureuse de découvrir l’ancienne place de la châsse dans notre maison source. Les nombreux souvenirs laissés par Mère Thérèse et Père Terme, François Régis sont précieux pour moi. Les objets spirituels m’ont fait comprendre leur manière d’aider les autres et leur bon esprit en aimant tout le monde.

J’étais touchée par le lien entre St François Régis et Mère Thérèse. J’ai trouvé de bons souvenir de Mère Thérèse dans le Musé de Saint François Régis.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Un mois avec la communauté de Toulouse

Marie Claudine

J’ai..

À chaque prière communautaire, celles qui ne peuvent pas être présentes à cause de leur engagement apostolique ou autres raisons ne sont pas oubliées. J’ai senti une vraie communion de cœur dans notre prière. J’ai également goûté les temps de prière avec les jeunes « Céna club », ainsi que la prière partagée chaque mercredi.

Ilna

J’ai découvert le Cénacle en janvier 2023 sur invitation de Noémie.

En effet, ce fut une période où j’étais très dépressive et je n’avais goût ni à la fête ni à rien. Ainsi, sur insistance de mon cher époux on s’y était rendu.  Dieu est simplement merveilleux.  Il m’a redonné la force, l’espoir et le goût à la vie fraternelle suite à l’accompagnement de la sœur Lydia.

 

A l’occasion, mon époux et moi avions découvert la fraternité et nous l’avons intégrée avec joie. Cette joie ne cesse de grandir avec les rencontres et surtout avec l’engagement.

Merci à Dieu tout puissant.

Qu’il comble la vie des sœurs du Cénacle.

Michèle

J’ai rencontré les sœurs Laurence et Simone à Zinvié (Bénin) chez les sœurs Clarisse, auprès de qui j’étais venue faire une retraite de 3 jours en février 2019.

Le dimanche au cours de la messe, le prêtre les avait publiquement remerciées pour le travail d’accompagnement qu’elles ont accompli auprès des novices de la communauté. À la sortie, je me dépêche de les rattraper pour en savoir plus sur l’accompagnement et j’ai ainsi reçu les prospectus du Cénacle de Vogan.

Quelques mois plus tard j’ai programmé ma 1ere retraite au Cénacle et j’ai aimé l’accompagnement. Chaque année, je viens au Cénacle pour diverses retraites et j’en sors toujours plus vivifiée à vivre la spiritualité ignatienne.

J’ai découvert le programme de formation FAS (Formation à l’accompagnement spirituel) et m’y suis inscrite, tout en suivant le programme d’Initiation Théologique et Pastorale de Cotonou. J’y ai rencontré Narcisse qui y était déjà un an plus tôt. Lors d’une retraite de 8 jours à Vogan, je croise encore Narcisse et l’idée de faire quelque chose à Cotonou commence à faire son chemin en moi. J’ai appelé Narcisse et lui fit part de mon idée. Il m’informe alors que l’idée est déjà en cours de réalisation avec des amis qui avaient déjà fait le cheminement et qui souhaitent une continuité des fruits de ce cheminement. C’est ainsi que commence une série de rencontres, souvent à Vogan ou à l’EITP et après auprès des membres de la Fraternité naissante. J’ai été émerveillée de découvrir des personnes qui partageaient les mêmes valeurs de partage et j’ai décidé de m’engager encore plus pour vivre les valeurs du Cénacle. Cet engagement a été concrétisé à la Pentecôte 2024. Merci Seigneur pour tes merveilles.

Acte d'offrande

Seigneur Jésus, je m’unis à votre sacrifice, perpétuel, incessant, universel. Je m’offre à vous pour tous les jours de ma vie et pour chaque instant du jour, selon votre très sainte et très adorable volonté.

Vous avez été la victime de mon salut, je veux être la victime de votre amour.

Agréez mon désir, acceptez mon offrande, exaucez ma prière : que je vive d’amour, que je meure d’amour et que le dernier soupir de mon cœur soit un acte du plus parfait amour.

Ainsi soit-il

Bonté

J’ai eu il y a quelques jours une vue qui m’a bien consolée.

C’était pendant mon action de grâce que je fis quelques réflexions sur la bonté de Dieu, et comment ne pas y penser dans ces moments-là, à cette bonté infinie, bonté incréée, source de toutes les bontés ! et sans laquelle il n’y aurait aucune bonté ni dans les hommes, ni dans les autres créatures… J’étais extrêmement touchée de ces réflexions, lorsque je vis écrit comme en lettres d’or ce mot Bonté que je répétais depuis longtemps avec une indicible douceur. Je le vis, dis-je, écrit sur toutes les créatures animées et inanimées, raisonnables ou non, toutes portaient ce nom de bonté, je le voyais même sur la chaise qui me servait de prie-Dieu. Je compris alors que tout ce que ces créatures ont de bon et tous les services et les secours que nous recevons de chacune d’elles est un bienfait que nous devons à la bonté de notre Dieu, qui leur a communiqué quelque chose de sa bonté infinie, afin que nous la rencontrions en tout et partout.

Mais tout ce que je vous dis là n’est rien ; si je pouvais vous dire quelque chose de ce que j’ai éprouvé dans ce moment-là, à la bonne heure, mais impossible de le rendre, ce qui est Divin ne se rend pas. Seulement, je ne m’étonne plus que les saints fussent ravis à la vue de cette bonté que tant d’âmes connaissent si peu ; cette impression m’a duré plusieurs jours pendant lesquels je ne pouvais prendre de goût à rien qu’à ce que j’avais vu et éprouvé.

 

Lettre de Mère Thérèse Couderc à Mère de Larochenégly, Supérieure générale, 10 août 1866 (extrait)

Se livrer

Dimanche 26 juin [1864]
« Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m’avait fait connaître combien il était utile pour l’avancement d’une âme qui désire sa perfection de se livrer sans réserve à la conduite de l’Esprit Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m’en donner encore une vue toute particulière. Je me disposais à commencer ma méditation lorsque j’ai entendu le son de différentes cloches qui appelaient les fidèles à l’assistance aux divins Mystères. Dans ce moment, j’ai désiré m’unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon intention afin d’y participer. Alors, j’ai vu d’une vue générale, tout l’univers catholique et une multitude d’autels où s’immolait en même temps l’adorable Victime. Le sang de l’Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m’apparaissaient environnés d’une fumée fort légère qui s’élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d’un sentiment d’amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j’étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n’en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. Voici la réponse que j’ai cru entendre : Le sacrifice est sans doute suffisant par lui-même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d’un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu.

Mais qu’est-ce que “se livrer” ? Je comprends toute l’étendue du sens de ce mot : se livrer, mais je ne puis l’expliquer.
Je sais seulement qu’il est très étendu, qu’il embrasse le présent et l’avenir.

Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu.
Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu.
Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin.

Il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout.
Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire. Qu’on se détrompe, il n’y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : “Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande.” Et tout est dit. Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d’âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avancement dans la vertu. Se rappeler que l’on s’est livré.

Je prie Notre-Seigneur de donner l’intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si facile. Oh ! si l’on pouvait comprendre à l’avance quelles sont les douceurs et la paix que l’on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme il se communique à l’âme qui le cherche sincèrement et qui a su se livrer. Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela.

L’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre, puisqu’elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus. »