Aimer sans exception, sans exclusion

Durant ce temps qui est celui du Cénacle, entre l’Ascension et la Pentecôte, le Christ ressuscité envoie son Esprit sur ses disciples pour les aider à comprendre et à intégrer que son amour est pour tous, sans exception, sans exclusion… et qu’à leur tour, c’est ainsi qu’il les appelle à aimer.

Les moines qui ont commandité la sculpture du tympan de la basilique de Vézelay avaient déjà pressenti combien le cœur de Dieu est grand, qu’il est plus que grand, qu’il est universel, ouvert à toutes créatures dans le ciel et sur la terre car Dieu aime tout ce qui existe, lui, l’« ami des vivants ».

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« Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé.
Comment aurait-il subsisté, si tu ne l’avais pas voulu ?
Comment serait-il resté vivant, si tu ne l’avais pas appelé ?
Tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi, Maître qui aimes les vivants. »
Livre de la Sagesse 11, 24-26

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Tympan du portail de la basilique de Vézelay (France), Pentecôte, 1125-1130.

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Ayant le ciel pour trône et la terre pour escabeau[1], le Christ en gloire de la Pentecôte de Vézelay, apparait dans un espace délimité qui peut symboliser les murs de la salle aux portes closes du Cénacle de Jérusalem. Cependant, toutes les figures qui l’entourent, montrent, quant à elles, que cet espace est bien plus large. Il est même sans limite car le Christ Ressuscité, vainqueur de la mort, règne sur l’Univers.

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De ses mains jaillissent des rayons qui se répandent sur les disciples qui l’entourent

mais aussi sur tout le créé.

 

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Car « Tout fut par lui, et rien de ce qui fut ne le fut sans lui[2] »

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Il est le Verbe,

auprès de Dieu dès le commencement du monde,

il est commencement et fin de toutes choses.

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Il est l’Alpha et l’Omega, Celui par qui tout est créé, tout est recréé, tout est sauvé.

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« Il est l’image du Dieu invisible ;
premier né de toute créature,
En lui tout fut créé,
dans le ciel et sur la terre.
Les êtres visibles et invisibles,
Puissance, principautés,
Souverainetés, dominations,
tout est créé par lui et pour lui.
Il est avant toutes choses
et tout subsiste en lui.
Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église :
c’est lui le commencement,
le Premier-né d’entre les morts,
afin qu’il ait en tout la primauté.
Car Dieu a jugé bon
qu’habite en lui toute plénitude
et que tout, par Christ ,
lui soit enfin réconcilié,
faisant la paix par le sang de sa Croix,
la paix pour tous les êtres
sur la terre et dans le ciel.[3] »

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Porteurs d’offrandes

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La création décrite ici est déploiement de l’origine, émergence d’une création nouvelle transformant tout et par laquelle se réunissent le temps et l’espace.

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Tout ce qui se répète au rythme des saisons de manière cyclique, prend place dans la plénitude d’un éternel présent que l’Esprit fait naître.

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Ce qui était particulier, d’un instant ou d’un moment donné, devient universel.

Les activités décrites dans leur particularité d’espace et de temps : saisons, travail des champs scandant le zodiaque, sont prises dans ce mouvement d’universalité de la nouvelle création comme une liturgie universelle qui transcende le temps et l’espace.

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Sous forme de zodiaque on peut reconnaître diverses activités agricoles ou artisanales qui scandent les saisons.

 

Par exemple, un fermier récolte une gerbe à côté d’un lion (juillet-aôut) dévorant une personne.

 

 

Un autre verse le grain récolté dans une huche à côté de la balance (septembre-octobre) dont les cheveux sont en flamme.

 

Un soldat assis sous un arbre, nettoie son bouclier tandis que danse le printemps.

Un homme se chauffe, un autre s’habille à côté du symbole des poissons (février-mars), etc…

Un paysan bat la moisson au fléau tandis qu’un autre vendange sa vigne.

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Tous vaquent à leurs occupations humaines tandis que le Christ envoie son Esprit sur tous les êtres vivants et tout l’univers, ceci quelle que soit l’époque et quel que ce soient les lieux.

Pas un être, pas un lieu, pas un temps qui ne puisse être le réceptacle de ce don !

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« Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu. [] Ils virent apparaître des langues qu’on eut dit de feu. Elles se partageaient et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint…[4] »

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Le Règne du Christ se répand sur ses apôtres et sur tout l’Univers transfiguré par lui et en lui, pourtant la notion de combat spirituel n’a pas disparu.

Le mal et ses tentations ne sont pas niés dans cette représentation cosmique mais ils se déclinent d’une autre manière, dans une perspective empreinte d’espérance et de foi qui est celle de la Pentecôte et du don de l’Esprit. Dieu est vainqueur du monde et cette victoire est déjà là. Le Royaume de Dieu se déploie dès maintenant sur terre, et même si ce déploiement n’a pas atteint sa plénitude les prémices en sont visibles.                                                                                                                                                                                                               

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Une brèche s’est ouverte dans le temps de l’histoire. Le Zodiaque nous le dit en image.

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Les trois médaillons situés au-dessus de la tête du Christ au centre du tympan entre le signe du Cancer et le signe du Lion, représentent deux chiens, un acrobate et une sirène.

 

 

Dans les conceptions astronomiques antiques et médiévales, l’espace entre le Cancer et le Lion constituait une des deux « portes » de communication entre le ciel et la terre. C’est ainsi que sur le portail de Vézelay, entre ces deux signes du zodiaque, juste au-dessus de la tête du Christ, est représenté l’anima hominum, ce lieu de passage du ciel à la terre, qui est aussi celui du solstice d’été et donc de la lumière, sous forme de trois formes enroulées sur elles-mêmes : deux chiens, un acrobate et une sirène.

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Ces trois sortes de roues dans lesquelles les figures tournent en rond et sur elles-mêmes symbolisent bestialité, violence, perversion, séduction, luxure et autres dangers qui menacent l’être humain et peuvent l’éblouir. Par ce passage entre ciel et terre, situé dans cette sculpture au-dessus de sa tête, le Christ lui qui est la ‘Porte’[5] interrompt le cercle sans fin des années pour donner accès à la vie éternelle. Le Christ qui est la vraie lumière fait irruption dans ce cycle du temps pour en chasser le mal, les fausses lumières et le pouvoir des ténèbres[6]. Provoquant par sa venue une brèche définitive et irréversible dans le cycle du temps marqué par les astres, le Christ ouvre au monde et à tout être, l’éternité du salut.

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D’autres détails sculptés indiquent au pèlerin de ne pas oublier que le combat spirituel sur terre n’est pas terminé, que le Règne de Dieu n’est pas totalement accompli et que l’aujourd’hui est encore le temps de l’attente, de l’espérance et de la vigilance. Tel est le cas par exemple du signe du Lion qui dévore un homme, de ceux du Capricorne, du Taureau et du Bélier dont les corps se terminent en queue de poisson pareil à des sirènes trompeuses, ou encore de celui de la Balance devenu un personnage à la chevelure embrasée par de longues flammes. Ce sont des avertissements gravés dans la pierre, destinés à garder les pèlerins éveillés et vigilants.

 

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Le Lion

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Le Taureau

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La Balance

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Le don de l’Esprit du portail de la basilique de Vézelay, concerne la vie quotidienne, le cycle des saisons et le travail de l’homme, mais il se répand aussi jusqu’aux confins du monde sur les terres lointaines. Les êtres vivants dans l’unicité de leur histoire personnelle et collective, aussi bien que dans la diversité de leur origine faisant d’eux des peuples nombreux se trouvent pris dans le mouvement de cette création nouvelle qui les transporte vers le Christ pour ne plus faire qu’un en lui.

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« Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que
par lui soient réconciliés tous les êtres sur la terre et dans le ciel[7] »

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C’est ainsi qu’autour du Christ dont les mains rayonnent d’Esprit-Saint, tous les peuples connus de la terre sont représentés avec leur particularités car destinés à recevoir l’Esprit.

 

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Arméniens chaussés de patins
Phrygiens reconnaissables à leur bonnet
Romains en côte de mailles

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Archers scythes
Byzantin porteur du bâton de feu grégeois
Pygmées

Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, semblent être réunis sur ce tympan.[8]

Mais comme si cela ne suffisait pas pour parler de l’universalité du don de l’Esprit, d’autres peuples sont représentés accompagnés d’attributs plus étonnants, voire déconcertants, défiant même la nature et les connaissances scientifiques actuelles.

Puisant largement dans des ouvrages tels que l’histoire naturelle de Pline L’Ancien naturaliste et écrivain latin du début de l’ère chrétienne, les sculpteurs du Moyen Age ont représenté dans la pierre les peuples étranges vivant aux confins du monde.

 

Humains à tête de chien (cynocéphales) n’ayant pas la parole et ne sachant qu’aboyer ; créatures aux oreilles si grandes (les Panotiens ou Panotii) qu’il est possible de s’enrouler dedans pour dormir ; êtres n’ayant qu’un pied (les sciapodes), mais d’une telle taille que, pour se défendre de la chaleur, ils se renversent à terre, leur pied les couvrant entièrement de son ombre ; d’autres encore nommés pygmées, n’ayant pas plus d’une coudée de haut et ne vivant pas plus de huit ans…

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Cappadociens, peuple de frères siamois
Ethiopiens au nez aplati
(d’après Hérodote)
Panotii, aux grandes oreilles, qui dorment enveloppés par elles

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Pygmée utilisant une échelle
pour monter à cheval
Hommes cynocéphales
(à tête de chien)

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Tous ces peuples de la terre, aussi extravagants soient-ils, réunis autour du Christ unique Rédempteur, sont inclus dans le plan de salut de Dieu et appelés à devenir ses disciples et ses apôtres, porteurs de la Bonne nouvelle jusqu’aux confins du monde.

Devenu des Christs sur terre par l’Esprit reçu à la Pentecôte les voilà envoyés, par le Roi de l’Univers, pour témoigner et faire des disciples.

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Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc, de toutes les nations faites des disciples.[9]

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Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création.[10]

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C’est ainsi que l’on reconnaît au-dessous des pieds du Christ :

sur le trumeau, Jean-Baptiste portant l’agneau de Dieu en référence à ses paroles au bord du Jourdain, quand voyant Jésus il avait dit à ses disciples : Voici l’agneau de Dieu[11] ;
sur le linteau, à droite de la tête de Jean-Baptiste au pied de la mandorle : Pierre et Paul (peu lisibles car très abîmés) ;
sur les piédroits de la porte : Pierre et Paul à droite, deux autres apôtres à gauche.

piédroit de gauche
avec deux autres apôtres

Jean-Baptiste
montrant l’agneau

piédroit de droite :
Pierre et Paul

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.Ce qui est reçu ne peut être gardé ! Envoyés par le Christ, Jean le Baptiste, Pierre, André, Jacques et Jean… mais aussi Paul, Zachée, Marie Madeleine, Marthe, Tabitha, Lidia et tant d’autres, simples pécheurs, couturière, collecteur d’impôts ou pharisien et persécuteur, tous et toutes ayant répondu à l’appel du Christ, revêtus de l’Esprit, sont devenus aussitôt porteurs de la bonne Nouvelle dans le monde entier, jusqu’aux confins de la terre.

Roi de tous les peuples de la terre, maître du temps et de l’histoire qui interrompt le cycle sans fin des saisons pour donner accès à la vie éternelle, commencement et fin de tout, Alpha et Omega, le Christ appelle aujourd’hui encore dans tous les continents, riches et pauvres, le plus humble aussi bien que le plus grand, quel que soit sa fonction dans ce monde et dans l’histoire, son âge et la durée de sa vie, pour recevoir l’Esprit et l’apporter aux autres tout en reconnaissant en tout autre disciple du Christ un autre porteur de l’Esprit.

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« Je mettrais en vous mon Esprit et je ferai que vous marchiez selon mes lois[12] »

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Ainsi la manière d’être des humains habités par l’Esprit du Christ est transformée par une force qui vient de Dieu même. Le péché provenant de la non-adéquation de l’être humain à Dieu recule pour laisser le don de l’Esprit pénétrer les cœurs, les ajuster à l’Amour et les envoyer, par le monde entier répandre la doctrine sacrée parmi les hommes de tout état et de toute condition[13]. Par eux, icônes du Christ, le règne de l’Esprit peut se répandre de manière nouvelle offrant béatitude et bonheur à ceux qui voudront devenir disciples.

De ce fait, c’est ici et maintenant que le Christ est Sauveur. C’est maintenant parce que c’est toujours, c’est ici parce que c’est par tout l’univers, c’est pour moi car c’est pour tout être humain, de toute race et de toute nation.

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L’Esprit qui s’offre sans limite à tout être vivant dans l’Univers, souffle où il veut, nul ne sachant ni d’où il vient, ni où il va ! L’Esprit s’offre sans exception de personne, comme on peut l’imaginer à partir de ces sculptures, aussi bien à ceux qui l’hiver se tiennent près du feu, au repos dans leur maison, à ceux qui travaillent aux champs sous un soleil torride, au bureau ou à l’usine, qui sont nains, géants, noirs, blancs, africains, asiatiques, riches ou pauvres… l’Esprit se donne à chacun et chacune, à tous et à toutes, sans discrimination, sans distinction et à profusion, à condition de bien vouloir le recevoir… L’enjeu est là dans cette ouverture et cette réception !

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L’Esprit souffle où il veut et quand il se donne là où n’imaginons pas qu’il puisse se donner, il nous arrive d’en être bien étonnés. C’est particulièrement vrai, lorsqu’il se donne à ceux ou celles que nous n’aimons pas, qui nous dérangent et que nous rejetons.

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Par ce qu’il est, l’Esprit nous invite, à avoir un esprit large et généreux, et à la liberté intérieure. Sa prodigalité est une invitation à élargir l’espace de notre tente pour accueillir les lieux et les personnes par qui il se manifeste plutôt que de chercher à lui assigner les places où nous pensons qu’il doit agir. Cette manière d’être est bien éloignée de certains immobilismes stériles qui conduisent à dire « nous avons toujours fait comme cela », « de mon temps c’était mieux », de quelques certitudes se traduisant par des « y-a-qu’à… », « faut qu’on… », de ces convictions qui nous font trouver « intelligents » ceux qui pensent comme nous, ou d’un moralisme figé de purs sachant ce qui est bien et ce qui est mal et se trouvant justes en jugeant les autres. Non, l’Esprit Saint ne tend pas à un tel conformisme ou à une telle uniformité.

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Il nous aime sans exception et sans exclusion.

Il nous appelle à aimer sans exception et sans exclusion.

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Dans son Universalité,

l’Esprit de Dieu à la Pentecôte

dilate le cœur,

élargit le regard,

affine l’écoute

aux originalités des êtres, de tout être.

 

Sr Ghislaine Pauquet r.c.

 

  1. « Ainsi parle Yahvé : Le ciel est mon trône, et la terre l’escabeau de mes pieds. [..] Tout cela c’est ma main qui l’a fait, tout cela est à moi, oracle de Yahvé » (Is 66, 1-2).

  2. Jn. 1, 3.

  3. Col. 1, 15-20 (traduction liturgique, Prière du temps présent, Cerf, Desclée – Desclée de Brouwer – Mame).

  4. Ac 2, 1-4.

  5. Jn 10, 1-10.

  6. Jn 1, 4-5 et 9.

  7. Col 1, 19-20.

  8. Actes 2, 9-10.

  9. Mt 28,19.

  10. Mc 16, 15.

  11. Jn 1, 36.

  12. Ez 36, 27.

  13. Exercices Spirituels n ° 114 et 146.

« Le Seigneur a fait pour moi des merveilles »

Sr Rufine

L’expérience internationale a ouvert mon cœur et mon esprit à vivre la diversité et l’interculturalité. Cette expérience est un cadeau de Dieu pour moi afin que je puisse goûter profondément la richesse culturelle. Je suis restée 11 jours à Rome, le temps s’est passé très vite. J’ai vécu cette expérience avec liberté et j’ai découvert que Rome est riche de l’histoire chrétienne comme celle de Pierre et Paul, des martyrs, de Saint Ignace, ainsi que des différents monuments romains.

Quand je suis entrée au Vatican, dans la basilique Saint-Pierre, j’ai vu de nombreux autels et chaque autel avait une messe ; cela me rappelle le « se livrer » de sainte Thérèse Couderc : elle a entendu le son de la cloche et a vu plusieurs autels où le sang de l’agneau coulait sur chaque autel. J’ai aussi participé à la messe dans la chapelle où on voit clairement le trône de Saint-Pierre. J’ai vécu cela avec une grande joie intérieure et une foi profonde. Tout cela me pousse à rendre grâce à Dieu.

Aux Trois Fontaines où Saint Paul a été martyrisé, la tête de Saint Paul a rebondi trois fois sur le sol. Ce Saint a beaucoup souffert mais n’a pas eu peur, il était prêt à mourir dans la foi. Je suis très touchée par cette attitude de Saint Paul et cela m’a fait penser qu’il y a de la souffrance à endurer dans la vie et après la souffrance, c’est la vraie vie. Le martyr Saint Paul m’a aidé à m’attacher au Christ et a renforcé ma foi.

En ce qui concerne saint Ignace de Loyola, j’ai visité sa chambre, l’endroit où il a écrit les Exercices Spirituels. Ce qui m’a beaucoup touché, c’est que sa chambre est très étroite, simple, ce qui signifie qu’en le voyant, je me suis dit que c’est un signe de sa sincérité de vie et de son détachement total des richesses terrestres. Pour toutes ces découvertes, je ne cesse pas de rendre grâce à Dieu qui m’a montré ses merveilles.

À Versailles, j’ai vécu avec la communauté durant 1 mois. Cela est un don de Dieu. Ce qui m’a touché c’est qu’il y a beaucoup de types d’animation spirituelle dans ce Centre. Je suis très heureuse parce que la communauté m’a permis d’assister à quelques animations comme celle de « goûter et partager la parole de Dieu », « Matinée Spirituelle », « Week-end spirituel » et « lectio Divina ». Dans tout cela, j’ai ouvert mon cœur, mon âme et mon esprit pour accueillir des fruits.

L’organisation communautaire qui donne place à la prière ensemble a ancré mon cœur dans le Christ ; le partage profond avec foi et confiance de chacune pendant la prière partagée tout le dimanche m’a permis de vivre l’expérience de la communauté des disciples avec Jésus. J’ai participé aussi à la vie courante. J’ai reçu beaucoup de choses qui m’aident à vivre ma vocation dans la vie à Versailles.

À Lyon, lieu historique de notre Congrégation, j’ai reçu beaucoup de grâce. Ce qui m’a touchée c’est la chambre de Sainte Thérèse Couderc qui m’a fait comprendre son humilité, son silence, son « se livrer », sa simplicité. Dans sa chambre j’ai vu les objets qu’elle a utilisé : aiguille, ciseau, linge, bout de papier avec des paroles de Dieu … je suis convaincue que c’est dans la vie quotidienne qu’on trouve la vraie vie, le vrai bonheur qui donnent la vie éternelle.

A Lalouvesc, quand je suis entrée à la basilique Saint Régis, je sens que le corps de Mère Thérèse accueille toutes les personnes qui viennent dans cette basilique. Je suis touchée quand j’ai vu la Bonté sur le visage de sainte Thérèse Couderc, son amour infini, sa simplicité, son cœur grand comme le monde…

J’ai confirmé mon offrande avec Mère Thérèse à Notre Dame D’Ay.

C’est un cadeau aussi que j’ai pu visiter la maison natale de Mère Thérèse au Mas. J’ai pu y rester quelques jours. C’est un miracle pour moi que cette maison est encore là. J’ai pu imaginer les qualités de la famille de Mère Thérèse : sociable, chrétienne et solidaire.

Je te rends grâce mon Dieu de m’avoir appelée et choisie. Je suis également reconnaissante à toute la Congrégation qui m’a permis de vivre cette expérience,

J’ai reçu beaucoup de merveilles qui marquent ma vie.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Mon expérience interculturelle

Sr Lucie

La première chose qui m’a frappé c’est l’accueil chaleureux des sœurs, avec tous les gestes d’amour exprimé partout même dans la chambre. Cela m’a donné beaucoup de joies.

Cette expérience m’a fait sentir que je suis précieuse aux yeux de Dieu et que je dois toujours être heureuse de la grâce qu’il me donne chaque jour.

A Rome, ma visite des tombeaux des martyrs m’a touché. J’étais spécialement frappée par l’histoire de Pierre.  J’ai senti que Pierre était une personne simple qui n’avait pas beaucoup de connaissances intellectuelles, mais il est devenu Saint. Je suis convaincue que je ne dois pas attendre pour devenir un grand expert pour pouvoir faire ma mission. C’est ma capacité d’utiliser ce que Dieu me donne qui est la plus importante.

En France, les moments les plus forts pour moi ce sont nos jours à Lalouvesc, là où j’ai vu directement la corp de Mère Thérèse dans la basilique de Saint Jean François Régis. J’étais également très heureuse de découvrir l’ancienne place de la châsse dans notre maison source. Les nombreux souvenirs laissés par Mère Thérèse et Père Terme, François Régis sont précieux pour moi. Les objets spirituels m’ont fait comprendre leur manière d’aider les autres et leur bon esprit en aimant tout le monde.

J’étais touchée par le lien entre St François Régis et Mère Thérèse. J’ai trouvé de bons souvenir de Mère Thérèse dans le Musé de Saint François Régis.

À la basilique Saint Paul à Rome

Je garde beaucoup de choses sur la vie de Mère Thérèse, mais je veux dire tout simplement que mon contact avec elle ravive en moi le désir de vivre davantage la simplicité de notre fondatrice et de son amour de prière. Que cela m’aide à aimer chacune de mes sœurs quelques soient leur limite, à aimer également toutes personnes, spécialement celles que je rencontre dans la mission que la Congrégation me confie.

Un mois avec la communauté de Toulouse

Marie Claudine

J’ai..

À chaque prière communautaire, celles qui ne peuvent pas être présentes à cause de leur engagement apostolique ou autres raisons ne sont pas oubliées. J’ai senti une vraie communion de cœur dans notre prière. J’ai également goûté les temps de prière avec les jeunes « Céna club », ainsi que la prière partagée chaque mercredi.

Ilna

J’ai découvert le Cénacle en janvier 2023 sur invitation de Noémie.

En effet, ce fut une période où j’étais très dépressive et je n’avais goût ni à la fête ni à rien. Ainsi, sur insistance de mon cher époux on s’y était rendu.  Dieu est simplement merveilleux.  Il m’a redonné la force, l’espoir et le goût à la vie fraternelle suite à l’accompagnement de la sœur Lydia.

 

A l’occasion, mon époux et moi avions découvert la fraternité et nous l’avons intégrée avec joie. Cette joie ne cesse de grandir avec les rencontres et surtout avec l’engagement.

Merci à Dieu tout puissant.

Qu’il comble la vie des sœurs du Cénacle.

Michèle

J’ai rencontré les sœurs Laurence et Simone à Zinvié (Bénin) chez les sœurs Clarisse, auprès de qui j’étais venue faire une retraite de 3 jours en février 2019.

Le dimanche au cours de la messe, le prêtre les avait publiquement remerciées pour le travail d’accompagnement qu’elles ont accompli auprès des novices de la communauté. À la sortie, je me dépêche de les rattraper pour en savoir plus sur l’accompagnement et j’ai ainsi reçu les prospectus du Cénacle de Vogan.

Quelques mois plus tard j’ai programmé ma 1ere retraite au Cénacle et j’ai aimé l’accompagnement. Chaque année, je viens au Cénacle pour diverses retraites et j’en sors toujours plus vivifiée à vivre la spiritualité ignatienne.

J’ai découvert le programme de formation FAS (Formation à l’accompagnement spirituel) et m’y suis inscrite, tout en suivant le programme d’Initiation Théologique et Pastorale de Cotonou. J’y ai rencontré Narcisse qui y était déjà un an plus tôt. Lors d’une retraite de 8 jours à Vogan, je croise encore Narcisse et l’idée de faire quelque chose à Cotonou commence à faire son chemin en moi. J’ai appelé Narcisse et lui fit part de mon idée. Il m’informe alors que l’idée est déjà en cours de réalisation avec des amis qui avaient déjà fait le cheminement et qui souhaitent une continuité des fruits de ce cheminement. C’est ainsi que commence une série de rencontres, souvent à Vogan ou à l’EITP et après auprès des membres de la Fraternité naissante. J’ai été émerveillée de découvrir des personnes qui partageaient les mêmes valeurs de partage et j’ai décidé de m’engager encore plus pour vivre les valeurs du Cénacle. Cet engagement a été concrétisé à la Pentecôte 2024. Merci Seigneur pour tes merveilles.

Acte d'offrande

Seigneur Jésus, je m’unis à votre sacrifice, perpétuel, incessant, universel. Je m’offre à vous pour tous les jours de ma vie et pour chaque instant du jour, selon votre très sainte et très adorable volonté.

Vous avez été la victime de mon salut, je veux être la victime de votre amour.

Agréez mon désir, acceptez mon offrande, exaucez ma prière : que je vive d’amour, que je meure d’amour et que le dernier soupir de mon cœur soit un acte du plus parfait amour.

Ainsi soit-il

Bonté

J’ai eu il y a quelques jours une vue qui m’a bien consolée.

C’était pendant mon action de grâce que je fis quelques réflexions sur la bonté de Dieu, et comment ne pas y penser dans ces moments-là, à cette bonté infinie, bonté incréée, source de toutes les bontés ! et sans laquelle il n’y aurait aucune bonté ni dans les hommes, ni dans les autres créatures… J’étais extrêmement touchée de ces réflexions, lorsque je vis écrit comme en lettres d’or ce mot Bonté que je répétais depuis longtemps avec une indicible douceur. Je le vis, dis-je, écrit sur toutes les créatures animées et inanimées, raisonnables ou non, toutes portaient ce nom de bonté, je le voyais même sur la chaise qui me servait de prie-Dieu. Je compris alors que tout ce que ces créatures ont de bon et tous les services et les secours que nous recevons de chacune d’elles est un bienfait que nous devons à la bonté de notre Dieu, qui leur a communiqué quelque chose de sa bonté infinie, afin que nous la rencontrions en tout et partout.

Mais tout ce que je vous dis là n’est rien ; si je pouvais vous dire quelque chose de ce que j’ai éprouvé dans ce moment-là, à la bonne heure, mais impossible de le rendre, ce qui est Divin ne se rend pas. Seulement, je ne m’étonne plus que les saints fussent ravis à la vue de cette bonté que tant d’âmes connaissent si peu ; cette impression m’a duré plusieurs jours pendant lesquels je ne pouvais prendre de goût à rien qu’à ce que j’avais vu et éprouvé.

 

Lettre de Mère Thérèse Couderc à Mère de Larochenégly, Supérieure générale, 10 août 1866 (extrait)

Se livrer

Dimanche 26 juin [1864]
« Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m’avait fait connaître combien il était utile pour l’avancement d’une âme qui désire sa perfection de se livrer sans réserve à la conduite de l’Esprit Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m’en donner encore une vue toute particulière. Je me disposais à commencer ma méditation lorsque j’ai entendu le son de différentes cloches qui appelaient les fidèles à l’assistance aux divins Mystères. Dans ce moment, j’ai désiré m’unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon intention afin d’y participer. Alors, j’ai vu d’une vue générale, tout l’univers catholique et une multitude d’autels où s’immolait en même temps l’adorable Victime. Le sang de l’Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m’apparaissaient environnés d’une fumée fort légère qui s’élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d’un sentiment d’amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j’étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n’en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n’ayant été offert qu’une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes. Voici la réponse que j’ai cru entendre : Le sacrifice est sans doute suffisant par lui-même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d’un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu.

Mais qu’est-ce que “se livrer” ? Je comprends toute l’étendue du sens de ce mot : se livrer, mais je ne puis l’expliquer.
Je sais seulement qu’il est très étendu, qu’il embrasse le présent et l’avenir.

Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu.
Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu.
Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin.

Il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout.
Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire. Qu’on se détrompe, il n’y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : “Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande.” Et tout est dit. Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d’âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avancement dans la vertu. Se rappeler que l’on s’est livré.

Je prie Notre-Seigneur de donner l’intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si facile. Oh ! si l’on pouvait comprendre à l’avance quelles sont les douceurs et la paix que l’on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu ! Comme il se communique à l’âme qui le cherche sincèrement et qui a su se livrer. Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela.

L’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre, puisqu’elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus. »